Au XVIII° et au XIX° siècle l'esthétique de la ruine connaît ses heures de gloire. Les artistes s'intéressent aux sentiments et aux émotions que produisent les ruines sur le spectateur.
-La ruine suggère l’expérience de la perte et de l’absence qui fait
éprouver un monde défait.
-La ruine nous expose à une part à l’ombre, elle nous expose aux abîmes.
-La ruine sensibilise au fait qu'il y a dans l'homme une part d'immaîtrisable.
-La ruine évoque notre condition mortelle.
-La ruine sensibilise au temps qui passe, en nous parlant de ce qui n'est plus là.
Piranèse, Villa Adriana, XVIII° siècle
Canaletto, Caprice avec des ruines, vers 1772
Caspar David Friedrich, XIX° siècle
"Un
fragment détaché tout à coup de la voûte de la Bibliothèque a roulé à mes
pieds, comme je passais : un peu de poussière s'est élevée, quelques plantes
ont été déchirées et entraînées dans sa chute. Les plantes renaîtront demain ;
le bruit et la poussière se sont dissipées à l'instant : voilà ce nouveau
débris couché pour des siècles auprès de ceux qui paraissaient l'attendre. Les
empires se plongent de la sorte dans l'éternité où ils gisent silencieux."
Chateaubriand,Voyage en Italie.
Jiang Pengyi réalise (ci-dessus et ci-dessous) des paysages urbains avec des gattes ciels en ruines dans des lieux eux-mêmes abandonnés.