LA COMPOSITION ET LE CADRAGE:
La composition ou cadrage, c'est la façon de
disposer le sujet dans votre photo. Très souvent baclée ou négligéé, la
composition a pourtant un rôle fondamental dans le rendu final de votre photo:
une photo bien composée lui permet d'être «lisible» et compréhensible, qu'un
sujet prenne toute son importance, de donner du sens à un mouvement, d'embellir
un paysage en évitant un panneau signalétique, etc. Il existe quelques règles
très basiques qui vous permettront de vous assurer que vous cadrez bien !
La règle des tiers (ou règle d'or), les lignes de
force:
La règle des tiers, aussi
appelée règle d'or, c'est la règle des règles en photo... Tout le monde la
connaît, peu de gens la respectent. Le principe est très simple: pour bien
cadrer, cherchez toujours à placer le sujet de votre photo (ce que vous
souhaitez que le lecteur regarde en priorité) sur un point fort de l'image. Les
points de croisement des lignes rouges sont les points forts de l'image. Dans
la majorité des cas, placer le sujet principal de la photo sur un de ces points
est une bonne chose.
Le regard, le mouvement...
Il faut essayer, autant que possible, de donner de
l'«espace» au regard d'un sujet ou d'un objet en mouvement dans la
composition: laissez un peu de champ dans le sens du regard d'une personne ou
d'un animal, ou devant un sujet (voiture, vélo, animal) en mouvement.
LA LUMIÈRE ET LA GESTION DE L'EXPOSITION:
La lumière, c'est la matière du photographe, c'est
l'ingrédient principal d'une belle photo à n'en pas douter ! Qui ne s'est pas
rendu compte de l'incidence d'une lumière de fin de journée sur la beauté d'un
paysage ou d'un portrait? Néanmoins, même dans des conditions de lumière plus
banales, il est important de connaître quelques trucs qui vous permettront de
restituer au mieux une scène, sans voir trop de surprises du style «ciel
complètement grillé» ou encore « photo toute noire» !
Comment ça marche, au juste ?
Avant toute chose, un petit point sur le
fonctionnement de l'appareil photo (qu'il soit numérique ou argentique par
ailleurs):
1. La lumière pénètre dans l'appareil via l'objectif.
2. Le
photographe appuie sur le déclencheur: on laisse cette lumière arriver
jusqu'au capteur (ou la pellicule). On dit qu'on «expose» le capteur (d'où
l'expression temps d'exposition...).
3. La photo est enregistrée sur la carte.
Un constat simple (et très important): plus on
laisse de lumière entrer et arriver au capteur, plus la photo sera claire. Au
contraire, moins on laisse entrer de lumière... plus la photo sera sombre. Et
c'est là que ça devient intéressant, en pratique! En effet, il existe deux
moyens (détaillés dans les sections suivantes) qui permettent de jouer sur la
quantité de lumière qui entre dans l'appareil et arrive au capteur: le temps
d'exposition et l'ouverture du diaphragme.
Le temps d'exposition
Le principe est donc très
simple: plus on laisse de temps à la lumière pour entrer, plus la quantité de
lumière est grande, plus la photo est claire. Une petite précision: ce temps
d'exposition se mesure en millièmes de secondes, centièmes de secondes,
dixièmes de secondes, secondes et parfois même en minutes voire heures pour les
très très longues expositions!
L'ouverture du diaphragme
L'ouverture du diaphragme, c'est simplement la
taille du trou qui laisse passer la lumière au niveau de l'objectif. Plus il
est grand, plus la lumière entre, plus il est petit...
La vitesse d'obturation
et l'ouverture du diaphragme, ça marche ensemble: c'est une question de
proportionnalité! Plus on ouvre le diaphragme, moins on a besoin d'exposer
longtemps, donc plus on peu augmenter la vitesse d'obturation, et inversement.
Pas de panique: l'appareil s'occupe de faire cette correspondance (sauf en
mode complètement manuel): vous réglez la vitesse, il se charge de
l'ouverture, vous réglez l'ouverture, il se charge de la vitesse. Magique non
?!
Alors pourquoi, me direz-vous, s'embêter avec ces
deux paramètres, si au final, le résultat est équivalent ? Il y a une bonne
raison : l'ouverture du diaphragme a une incidence sur le rendu de la photo,
est cette incidence est de taille: il s'agit de la profondeur de champ (pour
plus de détails à ce sujet, voyez la page consacrée à la profondeur de champ).
Pour faire simple: plus on choisit une grande
ouverture de diaphragme, moins la profondeur de champ est grande (en d'autres
termes, seule une petite partie de l'image est nette, le reste est plus ou
moins flou), et plus on choisit une petit ouverture de diaphragme, plus la
profondeur de champ est grande (la photo a alors tendance à être nette sur tous
les plans: le sujet, l'arrière plan, etc.).
LA PROFONDEUR DE CHAMP: FLOU OU NET?
Qu'est-ce donc que cette fameuse profondeur de
champ ? Ce concept, un peu barbare à première vue mais tellement utilisé en
photographie, est finalement assez simple à comprendre. Avant de démarrer, en
voici une petite définition:
la profondeur de champ correspond à la zone de
l'espace dans laquelle doit se trouver un sujet pour que l'on puisse en obtenir
une image que l'oeil humain acceptera comme «nette». Elle est donc délimitée
par les deux points extrèmes pour lesquels l'image sera nette.
D'accord pour la théorie, mais concrètement ?
Tout cela est sympathique, mais à quoi ça sert ?
Encore une fois, c'est très simple ! Quand on prend une photo, on n'y pense pas
toujours, mais deux possibilités se présentent à nous:
je prends un paysage,
ou encore un sujet rapproché (animal, personne...) avec un joli arrière plan:
j'ai plutôt envie que le sujet et l'arrière plan soient nets tous les deux.
Pour cela, je vais essayer de maximiser la profondeur de champ !
Je prends un
sujet rapproché (portrait par exemple), et l'arrière plan ne m'intéresse pas:
je souhaite que mon sujet soit net et se détache d'un arrière plan flou. Il me
faut alors minimiser la profondeur de champ.
Voici des photos prises avec le même cadrage, en
jouant uniquement sur la profondeur de champ :
Comment faire ?
Ok, nous connaissons maintenant la notion de
profondeur de champ, et sa manifestation concrète sur l'image. Voyons
maintenant comment procéder pour obtenir une image à faible profondeur de champ
ou au contraire, une photo avec une grande profondeur de champ.
Priorité à
«l'ouverture»
Pour jouer sur la profondeur de champ d'une photo,
nous allons utiliser un réglage que proposent généralement tous les appareils
photo : l'ouverture du diaphragme.
Pour cela, nous allons utiliser le mode Av
(ou A, selon les appareils), qui va nous permettre de spécifier l'ouverture de
diaphragme, alors que l'appareil se chargera du reste (pour les curieux, le «reste», c'est la vitesse d'obturation !)
La règle, toute simple, est la suivante :
Pour
maximiser la profondeur de champs, je choisis une faible ouverture de
diaphragme (on dit souvent «je ferme au maximum»...).
Pour minimiser la
profondeur de champs (avoir l'arrière plan flou), je choisis une grande
ouverture de diaphragme.
Attention: Il y a
donc un la dedans, qui vous demandera une petite gymnastique de cerveau,
du moins au début...
En effet, l'ouverture du diaphragme s'exprime comme une fraction, du style « 1/x ». Or, les appareils photo n'affichent pas « 1/x »,
mais « x ». Les matheux en herbe l'auront compris : pour spécifier une grande
ouverture, je dois donner un x petit, et pour spécifier une faible ouverture,
je dois spécifier un x grand. C'est tout !
Conclusion
Pour jouer sur la profondeur de champs, je
sélectionne le mode Av (priorité à l'ouverture), puis je donne une valeur
élevée pour maximiser la profondeur de champ, ou une petite valeur pour
minimiser la profondeur de champ.
À vos appareil, et gardez cette fiche en
tête pour vos photos de groupe (une grande profondeur de champs pour que tout
le monde soit net), vos photos de fleurs (une faible profondeur de champs pour
que la fleur se détache de son arrière plan), vos portraits (idem), vos
paysages (une grande profondeur pour que tous les plans soient nets)...