HENRIQUE OLIVEIRA
A Sao Paulo, l'oeuvre du peintre et sculpteur Henrique Oliveira s'inspire de la vie urbaine et de la nature. Etudiant, il s'est intéressé aux possibilités qu'offrait un type de contreplaqué prédominant dans la ville, en apparence ordinaire.
Boxoplasmose, 2011
(Boxoplasmose: néologisme inventé par l'artiste, sans doute une contraction du mot anglais Box (boite) et de la maladie toxoplasmose)
Appelé tapumes, "matériaux pour clôtures" ou "planches" en portugais, ce bois laminé bon marché sert principalement à la fabrication de panneaux temporaires sur des sites de construction.
Oliveira s'est passionné pour la façon dont ils se lézardaient, se recourbaient et s'écaillaient à force d'être exposés aux intempéries pour révéler des couches de bois décoloré de différentes teintes.
Baitogo, Palais de Tokyo, Paris, 2013 (crédit photo: André Maurin)
Baitogo, Palais de Tokyo, Paris, 2013 (crédit photo: André Maurin)
Cette oeuvre, Baitogo, est actuellement visible au Palais de Tokyo à Paris jusqu'en octobre 2014:
Voici un extrait du texte visible sur le site du Palais de Tokyo:
"Sous la forme d’une
sculpture spectaculaire, envahissante et «gordienne» (néologisme employé par références au "noeud gordien" qui désigne, par métaphore un problème inextricable), Henrique Oliveira joue
avec l’architecture du Palais de Tokyo pour en faire surgir une oeuvre qui joue
avec le végétal et l’organique (organique: qui est relatif aux organes du corps).
Le bâtiment lui-même semble être la matrice (Matrice: milieu ou quelque chose prend racine, se développe) qui
a donné naissance à ce volume en bois de «tapumes», matériau utilisé en
particulier dans les villes au Brésil pour construire les palissades de
chantier.
(...) Il rend visible le côté parasitaire de ces constructions; rappelant des tumeurs en bois,
ses installations fonctionnent comme la métaphore des favelas (Favelas: bidon-villes) qui poussent de
façon organique et anarchique.
Au Palais de Tokyo, il joue ainsi avec l'espace existant en prolongeant et démultipliant les piliers pour leur greffer une dimension végétale et organique,
comme si le bâtiment prenait vie.
L’artiste s’inspire entre autres d’ouvrages
médicaux, plus particulièrement les études effectuées sur les pathologies
physiques telles que les tumeurs. Par analogie formelle, ces excroissances ne
sont pas sans rappeler les rhytidomes (Rhytidomes: ensemble des tissus inertes et crevassés de la partie supérieure de l'écorse) communs à l’écorce des arbres. La texture
de cette installation en bois de «tapumes» renvoie inévitablement à certaines
essences d’arbres des forêts tropicales humides d’Amazonie : les entrelacs et
autres noeuds constituent des réseaux hors de contrôle, répondant à une logique
que l’homme ne pourrait plus maîtriser".
Sources de ce texte:
http://www.palaisdetokyo.com/fr/exposition/exposition-monographique/Henrique-Oliveira)
Alley Abscess (allée de l'abcès), 2011, Favela de Maré, Rio de Janero, Brésil
Architectonic intumescence, Sao Paulo, Brézil, 2008
(Intumescence: gonflement, augmentation de volume/ Medical: augmentation de volume d'un tissu, d'un organe. Ce terme est aussi utilisé en géologie et en mécanique des fluides.)
Desnatureza, 2011, Galerie Vallois, Paris
Tapumes, Casa dos Leoes, Porto Alegre, Brésil, 2009
Tapumes- Casa dos Leoes, Porto Alegre, Brésil, 2009 (détail)
Cette oeuvre Tapunes- Casa dos Leoes, donne l'impression d'avoir poussé là. L'état de pourriture du bois produit le même aspect que les murs délabrés du bâtiment. Comme le constate l'artiste "Le bois autrefois traité et industrialisé retourne à la nature, à une forme transmuée de celle-ci. Dans un contexte urbain, son apparence a quelque chose de surréaliste".
Sources:
. Matériaux + Art = Oeuvre, de Tristan Manco (Livre consultable au CDI du collège)
. http://www.palaisdetokyo.com