Marcel Duchamp, Boite-en-valise, 1943
Dès les années 1910, Marcel
Duchamp envisage l'édition d'une boîte rassemblant des œuvres, plus précisément
des écrits accompagnés de quelques schémas. Ce projet précoce aboutit en 1934 à
l'édition de la Boîte verte, tirée à trois cents exemplaires, qui
contient principalement ses notes pour la réalisation du Grand Verre.
Après cette publication, il
envisage l'édition d'une autre boîte qui rassemble, cette fois-ci, toutes les
œuvres qu'il a réalisées depuis le début de sa carrière. Ainsi naît l'idée
d'une sorte d'«album» qui présente des images de ses peintures, le
Nu descendant l'escalier, la Broyeuse de chocolat, les Neuf
Moules Mâlic, mais aussi des reproductions miniatures, en trois dimensions,
de ses sculptures et de ses ready-mades, parmi lesquels, bien sûr, la Fontaine.
En ce qui concerne les reproductions de peinture, Duchamp a colorié des
photographies noir et blanc, créant ainsi de nouveaux originaux, certifiés de sa main. De la part de
l'inventeur des ready-mades, cette démarche réveille d'intemporelles
interrogations sur l'art et ce qui le caractérise.
Grâce à la richesse des objets qu'elle
contient, cette édition devient une œuvre
à part entière: La boîte-en-valise, achevée en
1941; une œuvre dont la particularité consiste à réunir une multiplicité
de pièces qui sont en même temps des
reproductions et des originaux. Duchamp propose en somme un petit musée portatif qui rappelle la
circularité de l'une des définitions donnée, par lui, à l'art: c'est le
musée qui fait l'art, mais l'art qui fait le musée. Une fois de plus, il
réalise une œuvre d'un intérêt infini en regard des théories esthétiques.
Joseph Cornell, Hotel Eden, 1945
Le travail de Joseph Cornell
se caractérise par la diversité et l’interrelation des pratiques et des
formats en deux et trois dimensions: collages, pièces et boîtes réalisées
à partir d’objets trouvés. L’artiste utilise aussi la photographie et le cinéma,
ses «films collages» sont novateurs, ainsi que ce qu’il appelait ses «explorations», archives en tout genre de documents imprimés.
Le surréalisme a eu une
influence déterminante sur l’oeuvre de Joseph Cornell. Il est à l’origine de
sa méthode de travail: le collage et les processus associés que sont le
montage, la construction et l’assemblage. si Joseph Cornell doit beaucoup au
surréalisme, notamment sa conception fondamentale de l’image comme produit de
la juxtaposition poétique, l’inverse est également vrai.
Joseph Cornell, Paul and Virginia, 1946-48
Si Joseph Cornell fait ses débuts sur la scène artistique avec ses collages, il s’y impose
à travers la production de boîtes. Cet intérêt pour ce format se manifeste dès les
années 1920, alors qu’il est vendeur itinérant pour la firme textile de William Whitman
située à Madison square. Il y fréquente alors de nombreuses boutiques de la 25e
et la 32e rue où il trouve les premières petites boîtes qui renfermeront ses objets.
en automne 1932, Julien Levy organise sa première exposition personnelle où il
présente ses « boîtes d’ombres », de petites boîtes semblables à des boussoles
dans lesquelles se meuvent librement des dés à coudre fixés sur des aiguilles, des
anges de porcelaine, de minuscules billes d’argent placées sous de petites cloches
de verre et divers autres objets. Poursuivant ce travail, Joseph Cornell réalise en
1936 soap Bubble set, première véritable boîte élaborée selon un modèle qui fera
sa réputation:
Joseph Cornell, Penny Arcade Portrait of Lauren Bacall, 1945-46
Joseph Cornell, Pharmacy, 1943
Joseph Cornell, Rose des vents, 1942-53
Ben, Boite, 1966
Andy Wharol, Boite Brillo, installation, 1964
Piero Manzoni, Merde d'artiste en boite, 1961
Hans Haacke, Cube de condensation, 1963-65
Amir Tamashov, Installation and a graphite sketch in a drawer, 2009
Nancy Lorentz, Gold pour Box, 2009