Le labyrinthe est à l'origine un palais de la mythologie grecque construit par Dédale pour y enfermer le Minotaure par ordre de Minos.
Apparu dès la Préhistoire, on retrouve le
labyrinthe dans de nombreuses civilisations. Chez les Egyptiens, ce monument
souterrain servait généralement de tombeau à un illustre personnage. Il était
conçu comme un enchevêtrement de couloirs et de voies qui menaient, pour la
plupart, à des impasses. Certaines pyramides ne contiennent-elles pas de
véritables méandres, destinés à protéger au mieux leur chambre funéraire? Il
semblerait que l'idée ait voyagé jusqu'aux rives de l'empire minoen et que
Dédale, le célèbre architecte, se soit inspiré des bâtisseurs égyptiens pour
construire cette célèbre prison à laquelle il donnera son nom — prison qui
cachera le Minotaure.
Le terme "dédale" est aujourd'hui un nom commun qui désigne un lieu où l'on s'égare facilement.
Selon la légende grecque, Dédale aurait donc construit en Crète, suivant les ordres du roi Minos, un labyrinthe, pour y enfermer le Minotaure, créature hybride, née des amours de la reine Pasiphaé et d'un taureau. Le monstre possédait un corps d'homme et une tête de bovin.
Ce labyrinthe, contrairement au modèle égyptien, ne se trouvait pas sous terre; il était construit à ciel ouvert et composé d'un nombre incalculable de voies qui n'en finissaient jamais de tourner ni de se croiser. Le prince Thésée fut le seul — hormis Dédale et son fils Icare — à pouvoir sortir de ce lieu, grâce au fil que lui avait donné Ariane. Il déroula le fil au fur et à mesure qu'il avançait et réussit par conséquent — après avoir tué le Minotaure — à retrouver son chemin.
Une autre légende raconte que Dédale, puni pour avoir favorisé la relation entre Thésée et Ariane, fut enfermé à son tour, par le roi Minos, dans le labyrinthe. Il parvint néanmoins à s'échapper en fabriquant des ailes qui lui permirent de s'envoler. Le roi de Sicile, Cocalos, le recueillit et loua ses services. Peu de temps après, Minos, débarqua lui aussi sur ces terres, à la recherche du fugitif. Il promit une forte récompense à qui pourrait passer un fil dans la coquille d'un escargot, certain que si Dédale se cachait en ces lieux, lui seul saurait résoudre ce casse-tête. Le roi Cocalos voulut relever le défi et demanda bien évidemment l'aide de Dédale. Celui-ci enfila le fil à la patte d'une fourmi qui parcourut toute la spirale d'une coquille. Cocalos avait certes gagné mais Dédale, lui, était démasqué!
Piranese, Via Appia Ardeatina, 1756
Symbolique du motif
Le mythe du labyrinthe serait une représentation de l'Homme qui se perd sur le chemin de la connaissance: connaissance du monde situé à l'extérieur de lui mais aussi connaissance du monde qu'il renferme. Il symboliserait donc les méandres de l'âme humaine.
Dans son roman, Kafka sur le rivage, l'auteur japonais, Haruki Murakami, explique l'origine du labyrinthe en ces termes: "On pense que ce sont les habitants de la Mésopotamie antique qui ont eu les premiers l'idée du labyrinthe. Ils lisaient le futur dans les entrailles d'animaux — et sans doute parfois d'hommes — sacrifiés. Ils en observaient les dessins complexes qui leur permettaient d'interpréter l'avenir. La forme du labyrinthe s'est inspirée de celle des boyaux. Autrement dit, le principe du labyrinthe existe à l'intérieur de toi. Et il correspond à un labyrinthe à l'extérieur de toi."
Labyrinthe, religion et spiritualité
En Inde, le mandala, art de tradition ancestral symbolisant le destin, représente une forme de labyrinthe.
En Europe, au Moyen Age, bon nombre d'églises abritaient des labyrinthes, tracés sur le sol, qui devaient servir à piéger les démons car ceux-ci — dit-on — ne savaient avancer qu'en suivant une ligne droite...
Le Labyrinthe de Crète et l'histoire de Thésée et d'Ariane, gravure du XV° siècle.
Claudio Parmiggiani (labyrinthe en verre brisé)
Chiharu Shiota
Labyrinthe végétal de Longleat (Grande-Bretagne)
Le labyrinthe en bois d'Henrique oliveira et ses étapes de construction:
Motoi Yamamoto, dessin labyrinthique avec du sel
Motoi Yamamoto
Motoi Yamamoto
Robert Morris, Labyrinthe, 1974